Ultimate Spider-Man
Bien que les comics Marvel soient très connus de par le monde, la vie n'est pas vraiment rose en ce qui concerne les ventes. Les dessinateurs et autres scénaristes ont eu beau se succéder, la firme de Stan Lee a connu des heures sombres. Toujours à la recherche de nouvelles idées, les têtes pensantes de Marvel n'ont pas dû réaliser d'intenses brainstormings quand on leur a présenté le concept des séries Ultimate. L'idée ? : dépoussiérer les séries actuelles, se pencher sur la jeunesse des super-héros, revoir le design général des personnages, modifier le background d'untel ou d'un tel, tout ceci pour tenter d'attirer un nouveau public, plus jeune, qui ne connaissait pas obligatoirement cet univers. Il faut croire que Marvel a vu juste puisque le succès ne s'est pas fait attendre. On pourra également extrapoler sur le fait que les nombreuses adaptations cinématographiques ne sont pas étrangères au regain d'intérêt du public pour les supers-héros américains mais ceci est un autre débat. Bref, les comics Ultimate sont du pain béni pour les éditeurs qui ont vu là l'occasion de nous sortir des jeux vidéo basés sur cet univers plus ou moins parallèle. A l'heure actuelle, c'est Activision qui s'est penché sur la question en nous faisant bénéficier d'un énième volet mettant en vedette Tête de toile, et ce sur toutes les machines peuplant notre quotidien. Comme on pouvait s'en douter, le développement a été confié à la très prolifique équipe de Vicarious Visions, déjà responsable du précédent épisode sur la Nintendo DS.
Dès que votre sens d'araignée est en alerte, appuyez sur L pour esquiver une attaque. |
A ce propos, on aurait pu émettre des doutes quant au choix du développeur sachant que Spider-Man 2 était loin d'avoir fait l'unanimité. Pourtant, il faut reconnaître que dès les premières minutes de jeu, on est sous le charme de Ultimate Spider-Man qui utilise à merveille le matériau de base. Dans l'absolu, on pourra peut-être regretter que le moteur du jeu soit quasiment identique à celui de Spider-man 2. D'un très bon niveau en terme d'animation, le titre perd néanmoins bon nombre de ses affiliations au comics d'origine en cela que le character design ressort beaucoup moins sur une console portable que sur un écran de télévision. Ainsi, si vous pensez retrouver l'esthétique léchée des versions consoles de salon, vous serez peut-être déçu, malgré la présence d'onomatopées lors des rixes. Néanmoins, la fabuleuse mise en scène à base de planches de BD est également utilisée sur la console de Nintendo. Ces artworks (tirés des illustrations de Brian Michael et Mark Bagley) sont tout simplement somptueux et contribuent au dynamise de la mise en scène. Au final, on a vraiment l'impression d'assister à une BD interactive, vu que ce type de visuels parsème l'ensemble du jeu. Malheureusement, cette élégance graphique a un inconvénient. En effet, on se rend vite compte que si les programmeurs ont réussit à bien retranscrire le côté comic-book, le jeu en lui-même peine vraiment à sortir du ghetto des beat'em all dans lequel il est quelque peu engoncé.
Ce genre de passages vous demandera d'utiliser le stylet pour repousser des objets. |
En fait, sorti de la mise en scène très stylée, le soft reprend à la lettre le concept de son aîné. Nous sommes donc en présence d'un jeu d'action dans lequel vous pourrez incarner Spider-Man. Petite nouveauté par rapport à Spider-Man 2, Venom est cette fois également jouable et vous proposera de faire parler vos instincts bestiaux. Découpé en plusieurs missions (très courtes pour la plupart), Ultimate Spider-man a cependant beaucoup de mal à se diversifier et préfère nous ressasser la même chose tout au long de l'aventure : sauver de pauvres badauds, se battre avec de vils gougnafiers et éliminer quelques boss. Le problème ne vient pas nécessairement de ce manque de liberté mais plutôt du fait que les missions de Spidey et Venom se ressemblent beaucoup, du moins dans leur construction. Venom a beau pouvoir attraper des passants pour les manger, se servir de son corps pour se battre, rien ne change vraiment en ce qui concerne la progression dans les différents stages. De ce fait, vos principaux objectifs seront de venir en aide aux personnes en détresse, de trouver des bombes à désamorcer ou d'éviter d'atteindre un endroit précis et ce en un minimum de temps. A ce sujet, on peut blâmer les développeurs pour ne pas avoir inclus une map (ou des flèches directrices) qui aurait bien aidé le joueur. Au lieu de ça, il faudra se contenter d'une icône qui grossira ou rapetissera à mesure que vous vous rapprocherez ou éloignerez de votre objectif. Vous devrez alors trouver le moindre endroit où vous pouvez vous faufiler, sauter aux plafonds, marcher sur les murs, vous balancer à tout-va pour espérer pouvoir terminer les niveaux dans les temps. D'ailleurs, certains levels sont à ce point énervants que vous ne pourrez les terminer à temps, à moins d'en connaître toutes les subtilités. Dommage que cette difficulté ne masque en rien la très faible durée de vie du titre dont le mode Histoire se termine en une petite matinée. Mentionnons tout de même le mode Multijoueur dans lequel vous aurez la possibilité d'affronter un ami dans un simili jeu de baston. La mauvaise nouvelle est qu'il vous faudra deux cartouches pour en profiter.
L'icône au dessus du civil représente le temps qu'il vous reste pour le sauver. |
Le gameplay, lui, est plus évolué que celui de son prédécesseur. Vous pourrez utiliser vos poings et vos pieds grâce aux boutons X et A, balancer votre toile à l'aide de la touche Y et esquiver une attaque en appuyant sur L. De plus, à chaque fois que vous frapperez un adversaire, une jauge se remplira. Une fois atteint un certain palier, vous pourrez effectuer une attaque spéciale en utilisant la gâchette R. Ces commandes sont destinées à Spidey mais la jouabilité de Venom ne diffère pas vraiment. Cependant, vous pourrez utiliser le stylet ou la dragonne pour attaquer, lancer des objets ou vous nourrir. Peu instinctif et pas très précis, on s'en retournera vite fait à nos bons vieux boutons. Pour rester dans l'utilisation de l'écran tactile, quelques passages vous demanderont de faire glisser plusieurs fois le stylet du bas vers le haut (ou de gauche à droite) pour ouvrir des portes, soulever des voitures, etc. Un mini-jeu vous proposera aussi d'appuyer rapidement sur des cercles verts pour désamorcer des bombes. Pas très ingénieux d'autant que ce système a le désavantage de devoir jouer avec le stylet à portée de main. En tout état de cause, Ultimate Spider-Man n'est pas un si mauvais jeu que ça. Il réussit même à se démarquer quelque peu des autres versions en proposant des embranchements scénaristiques. Le hic est que malgré ces petites idées, on a à peine le temps d'apprécier le jeu que c'est déjà fini. De plus Venom est sous-exploité de même que les possibilités de la DS. Encore une fois, Tiger n'est pas encore prêt de rugir sur portables même si le résultat est bien meilleur que celui de Spider-Man 2.